Le Saint Vinage

Les plantes utilisées par les Chanoines hospitaliers de Saint-Antoine dans leur pharmacopée apparaissent sur le retable réalisé pour la commanderie d'Issenheim par Matthias Grünewald, entre 1512 et 1516. 

Quatorze plantes sont répertoriées comme pouvant entrer dans la composition du Saint Vinage, breuvage thérapeutique fabriqué exclusivement par les Hospitaliers: grand plantain, plantain lancéolé, coquelicot, verveine, renoncule bulbeuse, scrofulaire aquatique, ortie blanche, chiendent rampant, véronique petit chêne, gentiane croisette, dompte-venin, trèfle blanc, souchet, épeautre. 

Ces plantes sédatives, narcotiques ou vasodilatatrices sont, la plupart du temps, accommodées de vinaigre, de miel. Concassées, bouillies, macérées, elles permettent l'élaboration de nombreux emplâtres, jus et autres décoctions ou encore d'onguents destinés aux plaies ouvertes et aux ulcères. 

Le Practica in medicinam, practica morborum curandorum, offert en 1469 à Jean d'Orlier, précepteur d'Issenheim, met en évidence une recette obtenue à base de soufre, de poivre, de graisse de porc, d'eau de rose destinée aux maladies de peau.


L'onguent comme l'emplâtre sont des médications courantes. L'effet de cicatrisation est, avant tout, recherché étant donné le nombre de malades amputés de leurs membres lésés.


Parmi ces remèdes, le baume de Saint-Antoine apparaît comme le plus efficace. Les neuf essences végétales recensées activent la circulation sanguine, désinfectent puissamment et réduisent l'activité sensorielle.