Le Moulin

Construit en même temps que le pont auquel il est en partie incorporé, le moulin est un bâtiment rectangulaire (13,20 X 10,70 m.) partagé intérieurement dans le sens de la longueur par un épais mur de refend percé au-dessus du canal de fuite d'une très grande arcade à deux rangs de claveaux d'une longueur à la base de 6,46 m. et d'une hauteur à la clef de voute de 2,38 m.. A l'origine ce bâtiment n'était éclairé que par quelques jours en forme de meurtrières fortement biseautés à l'extérieur et très évasés à l'intérieur dont il ne subsiste que trois exemplaires sur les façades Sud, Est et Nord. Sur cette dernière façade on peut voir une ouverture ogivale qui devait communiquer avec l'extérieur par un escalier en bois pour vraisemblablement parvenir à une brétèche au-dessus de la monumentale porte d'entrée du moulin. Celle-ci a été enterrée au milieu du XIX° siècle; seuls émergent les claveaux supérieurs tels qu'on peut les voir sur le dessin de Léo DROUYN dans la GUYENNE MILITAIRE. La façade Est comporte un renflement au niveau du pont destiné à créer une chicane qui était fermée par une porte en bois entre le moulin et les bâtiments conventuels. C'est cette porte qui fut incendiée par les troupes protestantes de Jean de Fabas. On retrouve les traces de cet incendie tant sur les pierres du moulin que sur celles de la commanderie. Le mur Ouest , qui devait comporter une cage de latrines au-dessus du canal de fuite, présente un renfoncement laissant présumer qu'il existait une échauguette à l'angle Sud-Est . L'intérieur du moulin se compose actuellement de trois niveaux au-dessus du canal de fuite. La partie Est du rez-de-chaussée, consacrée à la mouture, comportait trois paires de meules dont seules deux subsistent, la troisième ayant été supprimée par le dernier meunier pour actionner ses machines à fabriquer des sabots. Le sol de cette partie est dallé en pierres sur l'une desquelles est gravé le Tau des Antonins qui exploitaient le moulin.La partie Ouest du rez-de-chaussée dont le sol était en terre battue servait d'écurie. Le premier étage côté Est était utilisée pour le stockage du blé et de la farine et le côté Ouest au logement du meunier. Le troisième étage était consacrée à la bluterie. Le dernier meunier, Nöel DUPEYRON, qui était également sabotier, est décédé en 1963.